5 pratiques concrètes pour favoriser la bienveillance dans l’équipe

L'un des comportements clés d’une écoute bienveillante est la capacité à nommer les émotions vécues par l’autre, et ce, sans porter de jugement. Comment qualifiez-vous votre capacité à reformuler comment votre collègue se sent? Il est fort à parier que ce soit difficile à faire et c’est le cas de la plupart des gens qui n’exercent pas un travail en relation d’aide!

C’est certainement un truc à développer afin d’apporter du réconfort à un membre de votre équipe ou même de l’aider lui-même à décoder ce qu’il ressent et à identifier quel est le besoin derrière ce qu’il vit.

Voici 5 pratiques concrètes à instaurer dès maintenant dans votre équipe de travail pour favoriser la bienveillance.


1. Faire preuve de curiosité

Pour adopter une posture qui favorise la bienveillance, on doit s’exercer à reconnaître et à comprendre comme l’autre se sent, sans toutefois se laisser envahir par son émotion. Si l’autre est triste ou en colère, ce ne sera pas aidant si on est également triste ou en colère.

Être empathique, c’est être curieux·se à l’égard de ce que l’autre vit ET intéressé·e à ce que cette personne se sente mieux, sans prendre la responsabilité pour elle.

Pour ce faire, vous aurez besoin de votre écoute trampoline, mais également de la capacité à reformuler les émotions de l’autre. Pas besoin de viser juste, allez-y en mode interrogatif. Portez une attention particulière à votre formulation lorsque vous tentez de nommer l’émotion ou le besoin chez l’autre. Au lieu de dire « je sens que tu es sur les nerfs…(qui peut sembler davantage une critique ou un jugement), dites plutôt: « Es-tu déçu·e d’avoir manqué ton échéance? Je sais que c’est important pour toi d’être apprécié·e par tes collègues… » (qui mènera davantage à aider l’autre à nommer son ressenti) ; « Ce n'est pas de la déception, je suis plutôt mal à l’aise! ».

Ainsi, votre collègue risque de se sentir entendu·e et compris·e. Dès que vous vous mettez à l’écoute de ce qui semble important derrière l’émotion de l’autre, le dialogue s’approfondit car vous invitez l’autre personne à se brancher à ce qui se passe en elle.

Faites attention à ce qui est communiqué par le non-verbal. Si vous êtes à distance, lorsque la situation est chargée en émotions, invitez vos collègues à ouvrir la caméra pendant une visioconférence ou à vous donner un coup de fil plutôt que de simplement échanger des textos. Le ton et le rythme de la voix, l’expression sur le visage ainsi que la gestuelle comportent énormément d’informations importantes à relever et à valider afin d’aider l’autre à mettre le doigt sur les besoins qui ne sont pas satisfaits.


2. Aborder les irritants le plus rapidement possible

Avec un niveau de stress élevé ainsi que des changements à nos habitudes professionnelles et personnelles, il est tout à fait normal de faire preuve d'impatience ou d'être plus irritable qu’à l’habitude. Dans ce contexte, avoir de la compassion envers les autres n’est pas toujours notre première réaction et il est beaucoup plus facile de tomber dans le jugement ou l’interprétation rapide. Qui n’a pas entendu, dit ou pensé cette phrase : “Il exagère, c’est pas si pire!”

Malheureusement, ceci peut mener à des tensions dans l’équipe. Comme c’est dans les moments difficiles que nous avons le plus besoin de soutien et d’harmonie, il vaut mieux aborder rapidement toute confusion ou mésentente. Si vous sentez que vous avez pu heurter un membre de votre équipe (ou vice-versa), prenez l’initiative de planifier une rencontre pour en discuter. Vous pourrez ainsi questionner votre collègue, écouter sa perspective et trouver, au besoin, des solutions ensemble. Puisque nous avons tous des façons différentes de nous adapter et de réagir aux événements (intérieurs et extérieurs) qui surviennent dans notre vie, la clé ici est de faire preuve de compréhension, d’empathie et de tolérance.


3. Considérer l’autre

Pendant longtemps, on a pu faire abstraction de la vie personnelle de nos collègues, mais dans le contexte actuel ça devient de plus en plus difficile. Il ne s’agit pas de vous transformer en psychologue, mais bien de montrer aux membres de votre équipe que ce qu’ils vivent vous importe. Voici quelques trucs:

  • Un geste très simple consiste à se dire bonjour le matin (même si c’est par écrit).
  • Prendre le temps de demander ”comment ça va?” de vive voix en écoutant attentivement la réponse.

Lors des rencontres d’équipe:

  • Assurez-vous que tous les membres de l’équipe aient leur tour de parole et un temps d’antenne équivalent dans les rencontres. Ceci permet de démontrer que l’apport de tout le monde est important pour le succès de l’équipe.
  • En rencontre à distance, résistez à la tentation de faire autre chose comme répondre à un courriel, par exemple. Restez pleinement présent·e à ce qui se dit, en regardant la caméra.
  • Vous avez l’habitude de parler en premier dans les rencontres? Une autre façon de démontrer votre souci de l’autre est de le laisser s’exprimer en premier et de vous mettre en mode écoute active jusqu’à ce que votre tour vienne.


4. Offrir de la reconnaissance à ses collègues

Nous avons tous besoin d’être reconnus! Pas toujours de la même façon, à la même fréquence ou pour les mêmes raisons, mais ce besoin est fondamental et universel. Il est démontré que des gestes aussi simples que de dire merci ou de souligner un bon coup peuvent avoir des impacts aussi importants que d’améliorer la santé psychologique, accroître l'engagement et même augmenter la performance de l'équipe. Convaincant n’est-ce pas?

Si vous êtes curieux·se de connaître comment vos gestes de reconnaissance peuvent avoir un impact sur l’équipe, vous pouvez faire un court exercice lors d’une prochaine réunion. Pendant un tour de table, les membres de l’équipe soulignent ce que chacun·e fait déjà de bien en matière de reconnaissance et ce que ces gestes entraînent comme bienfaits pour eux.

Ex. Quand Julie nous a invité à prendre le temps, en réunion d’équipe, de célébrer nos efforts ainsi que les résultats de la phase 1 de notre projet, ça m’a fait réaliser à quel point nos actions portent fruits et ça m’a redonné de l’énergie pour amorcer la phase 2.

L’effet sera contagieux : vos collègues seront certainement inspirés à offrir davantage de reconnaissance.

Ce n’est pas tout! La bienveillance passe également par le fait de reconnaître les forces de ses collègues. Les bienfaits seront exponentiels si chacun des membres s’aident à reconnaître leurs forces, et à s’en servir encore plus au quotidien.

Ex. Pascale, lorsque tu oses donner ton point de vue même s’il est différent de celui des autres, tu nous permets d’élargir nos horizons et on finit par trouver ensuite une meilleure solution. Merci d’oser, ça nous permet d’innover!


5. Multiplier les attentions et petites pensées qui font plaisir

Pourquoi? Parce que selon les études de la “Random acts of Kindness Foundation” ces petites actions bienveillantes réduisent la pression sanguine, la douleur, le sentiment d’isolement, l’anxiété et le stress! Rien de moins. On vous partage donc quelques idées :

  • Faire livrer des fleurs ou des pâtisseries maison pour l’anniversaire d’un membre de l'équipe.
  • Envoyer un mot (ou pourquoi pas un gif!) pour dire merci si quelqu’un vous a rendu service ou a fait un excellent travail. Mais attention, le merci doit être sincère!
  • Organiser une pause café virtuelle avec un·e collègue qui vous semble stressé·e.
  • Exprimer votre gratitude! Comme un compliment sur le travail de quelqu’un ou sur la patience dont la personne a fait preuve.
  • Faire coucou et prendre des nouvelles d’une personne avec qui vous collaborez moins.
  • Offrir votre aide de façon spontanée lorsqu'un membre de votre équipe en a besoin.

La bienveillance est une capacité que nous avons tous dès la naissance. Malheureusement, en grandissant on apprend certains comportements qui deviennent des freins à se soucier les uns des autres. Le jugement de l’autre, la comparaison et la non acceptation de nos faiblesses en sont quelques exemples. Mais la bonne nouvelle, c’est que nous avons tous de la bienveillance en nous, il est donc possible de la cultiver. Et en bonus, il a été démontré que les comportements bienveillants sont contagieux! Il n’y a donc plus de raison de s’en passer.

Pas de recul

Quelles actions bienveillantes pourriez-vous poser envers les membres de votre équipe, mais également envers vous-même? Dans la grille de bienveillance, vous êtes invités à choisir 3 gestes à poser dans le prochain mois pour chaque membre de votre équipe… et 3 gestes pour vous-même.


Faire preuve de gentillesse au travail a longtemps été perçu comme un obstacle à l’avancement professionnel. Pourtant, il a été démontré dans plusieurs études que la gentillesse augmente entre autres la performance. De plus, être bienveillant ne veut pas dire que l’on doit prendre le siège au dernier rang. Au contraire, nous vous encourageons à vous affirmer, à respecter vos besoins, tout en étant bienveillant·e envers vous-même et les autres. Rapidement, vous ressentirez les bienfaits sur vos relations, sur la confiance que les gens vous portent et également sur votre bien-être ... puisqu’en faisant plaisir aux autres, on se fait tout aussi plaisir à soi!

Le succès véritable commence par reconnaître qu'en étant des individus sensibles et bienveillants, nous pouvons promouvoir l'environnement dans lequel nous voulons vivre.

Erin Urban, Career Growth Strategist